À travers le scénario d’une montée des eaux dans l’estuaire de la Loire en 2100, nous cherchons à explorer, par un exercice de fiction prospective, les comportements humains confrontés à la finitude et à la disparition potentielle de leurs lieux de vie. Idéaux, souvenirs, habitudes, mode de vie et d’organisation se retrouvent ainsi chamboulés... Cela engendre différentes visions de ce qu'« adaptation » signifie et implique sur les horizons d’actions.
En réaction au tourisme de l’effondrement et face à l’obsession de certains pour laisser une dernière empreinte, émerge un contre-mouvement : les Sans-traces. Inspiré par des croyances néo-animistes celtiques qui trouvent leurs racines dans l’Antiquité, cette mouvance se revendique également de l’éco-féminisme des années 2030. Si les historiens en expliquent les origines, les pouvoirs publics suivent de près ces mouvances encore mal documentées par les renseignements intérieurs.
Manifeste des Sans-traces
Le souffle de la vie est présent partout et en toute chose.
Dans l’air que tous les êtres vivants peuplant cette planète respirent.
Dans l’eau qui coule dans les ruisseaux, le long des montagnes et au fond des vallées
Dans le vent qui berce les esprits de la forêt et fait trembler les feuilles des arbres.
Dans la terre et la roche sur lesquelles nous prenons appui.
Trop longtemps nous avons marqué la Terre de notre empreinte.
Il est l’heure pour l’espèce humaine de rendre la place.
Gaïa doit reprendre ses droits.
Pour vivre en symbiose avec elle, nous nous effaçons.
Nous sommes les Sans-traces.
Auteurs
Création visuelle : Jacc&Co (studio graphique)